Aimons-nous vivants !

Témoignage d’Yves et Martine Bergeot sur la maladie

Yves : En 2020, j’ai déclaré un myélome (cancer de la moelle osseuse).
En cette période, mon pronostic vital était engagé.

Après 5 mois de chimiothérapie, j’ai bénéficié d’une autogreffe. Cela a nécessité 3 longues semaines d’hospitalisation en milieu protégé. L’empathie et la disponibilité des équipes soignantes m’ont été d’un grand soutien.
La COVID poussant à d’autant plus de protection, Martine et moi ne pouvions nous approcher à moins de 2 mètres !Dans cette période où je me sentais si fragile, c’était bien difficile de ne pas pouvoir se tenir la main.

Au début, au-delà de nos inquiétudes, … nous étions en lune de myél…ome.
S’est ensuivie une période plus difficile car la maladie et la fatigue prenaient trop de place entre nous. Merci Vivre et Aimer, (voir le site catho de Villejuif), association qui nous est chère, et grâce à laquelle nous avons pu nous partager nos sentiments profonds sur ce que nous vivions, parler de la mort… et de nouveau, vivre en proximité.
Nous nous sommes sentis bouleversés par la façon dont nous avons été entourés, par nos enfants, nos amis et par la communauté de Sainte Thérèse, en particulier… Un dimanche, nous avons été émus de découvrir l’intention de prière proposée à la communauté pour 3 personnes dont Yves. Il y avait juste ce qu’il fallait de discrétion, de fraternité et d’humanité. Moi, Martine, j’ai touché du doigt ce que peut être la Communion des Saints. Je priais pour que Dieu nous aide dans ce que la vie nous apporterait …
La déferlante dans laquelle nous avons vécu pendant plusieurs mois nous incite à tendre vers plus de sobriété, à distinguer le superflu de l’essentiel.

Nous avons eu le temps de savourer toute la force de l’amour conjugal, filial, fraternel, amical… dont nous sommes entourés. Nous sommes aussi particulièrement sensibles à des réconciliations dont nous sommes témoins entre des personnes chères. Que de temps gâché, parfois …

On ne guérit pas d’un myélome, mais il est possible de vivre avec pendant de longues années. Nous apprenons à vivre avec la maladie. Moi, Martine, je me sens profondément soulagée, comme si, main dans la main, nous avions traversé une longue forêt dans la nuit, en courant afin d’éviter les impacts de la foudre …

« Aimons-nous vivants » … et c’est ce que nous sommes, chacun, invités à vivre.

Martine et Yves Bergeot