3ème dimanche de l’Avent : Se souvenir – la joie

Ayant pour fonction de ramener le passé sur le présent et d’ouvrir sur l’avenir, le verbe « se souvenir » relève de l’efficacité de la parole. Pour Dieu, se souvenir de Noé appelle l’action immédiate de calmer les flots (Gn 8,1). Dire que Dieu se souvient de l’alliance avec Abraham c’est confirmer et dire toute l’actualité de cette alliance qui a pour signe la circoncision (Gn 17). La même réalité vaut pour l’alliance avec Noé, qui a pour signe l’arc au milieu des nuages (Gn 9), sauf que cette alliance, antérieure à la naissance du peuple, a une portée universelle. Elle dit l’émergence d’une humanité nouvelle, disséminée sur la terre, responsable d’une création désormais défigurée, mais appelée un jour à être transfigurée. La tonalité joyeuse de la célébration liturgique du troisième dimanche de l’Avent ne tient pas uniquement à la consigne de saint Paul : « soyez toujours dans la joie ». Elle est dans la droite ligne du livre d’Isaïe qui multiplie les vocables pour dire la joie, les répète et les distribue soigneusement à travers tout le livre : présents dans toutes les parties du livre, ils interviennent plus systématiquement dans la deuxième moitié du livre, à partir du chapitre 35, alors que se dévoile plus nettement le salut accordé par le Seigneur. Alliance du salut et de la joie ! Isaïe, prophète de la joie, mériterait d’entrer dans la crèche avec le grand témoin Jean-Baptiste, tous deux personnages clés de ce temps liturgique de l’Avent. Quand le pape François analyse la situation dramatique de notre planète pour écarter les voies sans issue et tracer un chemin de sauvegarde, il reprend à son compte la consigne de Paul : « discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien gardez-le ; éloignez-vous de toute espèce de mal ».

P. Joseph Auneau

« Que votre esprit, votre âme et votre corps soient gardés pour la venue du Seigneur »

Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance : c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, mais discernez la valeur de toute chose : ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de toute espèce de mal. Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entier ; que votre esprit, votre âme et votre corps, soient tout entier gardés sans reproche pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ. Il est fidèle, Celui qui vous appelle : tout cela, il le fera.

Semaine après semaine, nous nous préparons pour accueillir Jésus. Une joie profonde habite nos cœurs.

Chacun pourra à tour de rôle prononcer le mot ou la phrase qui le touche particulièrement aujourd’hui et qui va l’accompagner durant toute la semaine.

Préparer la crèche

La joie, nous pouvons la manifester en mettant de la vie et en déposant les santons dans la crèche.

Décorer des pommes de pin

Nous pouvons décorer des pommes de pin qui trouveront leur place près de la crèche ou pour embellir la table familiale du jour de Noël.

Se souvenir

En famille, on peut consulter des albums photos, notamment les photos de précédents Noëls ou d’évènements forts (fêtes familiales, sacrements, vacances). C’est l’occasion de réfléchir à nos liens avec les autres membres de la famille, les moments où on prend confiance en soi, les moments qui nous ont révélé la force de l’amour ou de l’amitié, les moments où l’on ressent la présence de Dieu.

 

Faire ensemble

Nous pouvons prendre le temps de faire quelque chose ensemble : préparer un repas, se promener, faire un jeu, décorer la maison. Décorer des pommes de pin bien sèches avec de la peinture, des perles, un ruban doré, de la colle. Vivre un temps de joie ensemble.

On allume les trois bougies de la couronne de l’Avent.

Avec la 3ème bougie, nous nous rappelons la joie de David célébrant l’Alliance avec Dieu. Quand Dieu se fait alliance, il fait alliance avec chaque homme malgré le péché. Le Christ vient accomplir cette alliance entre son Père et les hommes.

« Dans nos crèches, nous avons l’habitude de mettre de nombreux santons symboliques. Tout d’abord, ceux des mendiants et des personnes qui ne connaissent pas d’autre abondance que celle du coeur. Eux aussi sont proches de l’Enfant Jésus à part entière, sans que personne ne puisse les expulser ou les éloigner du berceau improvisé. Les pauvres, en effet sont les privilégiés de ce mystère et, souvent, les plus aptes à reconnaitre la présence de Dieu parmi nous. » (6)

« Souvent les enfants – mais aussi les adultes ! – adorent ajouter à la crèche d’autres figurines qui semblent n’avoir aucun rapport avec les récits évangéliques…Il y a de la place pour tout ce qui est humain et pour toute créature. Du berger au forgeron, du boulanger au musicien, de la femme qui porte la cruche d’eau aux enfants qui jouent…tout cela représente la sainteté au quotidien, la joie d’accomplir les choses de la vie courante d’une manière extraordinaire, lorsque Jésus partage sa vie divine avec nous. » (6)

https://eglise.catholique.fr/vatican/textes-du-saint-siege/488976-merveilleux-signe-de-creche-lettre-apostolique-pape-francois/

Chant :

« Il y a d’la joie » de (Soeur Agathe Dutrey/Léo Vym/ADF-Musique)

https://youtu.be/Zocku84Ei18

Prière

Seigneur, en ce dimanche de la joie, nous sommes invités par saint Paul à discerner la valeur de toute chose. Nous te rendons grâce pour la Création appelée à être et à prospérer comme communauté d’amour. Aide-nous à recevoir toute personne et tout bien comme un don reçu de toi.

Pour entrer dans la réflexion, quelques paroles du pape François dans Laudato si’

« Tout l’univers matériel est un langage de l’amour de Dieu, de sa tendresse démesurée envers nous. Le sol, l’eau, les montagnes, tout est caresse de Dieu. L’histoire de l’amitié de chacun avec Dieu se déroule toujours dans un espace géographique qui se transforme en un signe éminemment personnel, et chacun de nous a en mémoire des lieux dont le souvenir lui fait beaucoup de bien ». (LS 84)
« Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien, surtout si l’on considère la manière dont elle est en train de l’utiliser. Il suffit de se souvenir des bombes atomiques lancées en plein XXème siècle,… » (LS 104)