Une messe sera célébrée en mémoire du père Antoine dimanche 13 décembre à 10h30 à St Cyr Ste Julitte par Monseigneur Santier

Notre frère et confrère le père Antoine Sondag nous a quitté ce samedi 7 novembre à 5h 45 du matin, suite à une longue maladie. Ses obsèques auront lieu le vendredi 13 novembre à 14h30 dans l’église Saint Nicolas de Sarreguemines à Metz, son diocèse d’origine. Les pères Benoit et Cyriaque seront présent à cette cérémonie et y représenteront le diocèse de Créteil et les amis et paroissiens de Villejuif.Nous pourrons aussi prier en lien avec les fidèles présents à la cérémonie des obsèques par un lien facebook du diocèse de Metz.

Une célébration en mémoire du père Sondag sera également organisée à Villejuif lorsque le confinement prendra fin. Monseigneur Michel SANTIER, évêque de Créteil, présidera cette célébration. Nous vous communiquerons la date en temps opportun.

Il est parti serein. Dans l’espérance en la gratuité offerte à tous par Dieu, au-delà de la dureté de notre existence. Et il nous laisse une invitation saisissante :

 » Ayez une confiance simple en la vie, et vous verrez, c’est d’une grande beauté ».
Pères Benoit et Cyriaque, ses confrères.

Antoine Sondag est originaire de Sarreguemines en Lorraine. Diplôme de Sciences Po en poche, il a choisi l’engagement religieux. Après son ordination sacerdotale, il a été responsable d’une paroisse de Metz une dizaine d’années. Il a alors ressenti le besoin de s’engager plus profondément dans la lutte pour le respect des droits de l’homme et contre la pauvreté. Il a donc été secrétaire général de la commission Justice et Paix de la Conférence des évêques français, aumônier international de Pax Romana et président du collectif d’associations de défense des droits de l’homme Article premier. Il travaille depuis 10 ans au Secours catholique dont il est responsable des études et recherches internationales. Rédacteur en chef de la revue Développement et civilisations, il a écrit plusieurs livres pour sensibiliser les chrétiens au problème de la pauvreté et rappeler le devoir de solidarité. Il se place dans la ligne de la doctrine sociale de l’Eglise énoncée par Frédéric Ozanam au XIXè siècle. Aussi en deux titres-choc affirme-t-il qu’On n’éliminera jamais la pauvreté, même pas vrai et appelle-t-il à La solidarité, chemin de spiritualité.

Directeur du Service national de la Mission universelle de l’Eglise, de 2013 à 2019, à la Conférence des Evêques de France, Antoine Sondag avait rejoint l’Eglise de Villejuif depuis septembre 2019, où il mettait ses compétences au service de la mission.

On l’oublie trop souvent, l’Eglise ne vit pas pour elle-même, elle est et doit être à sa manière au service de la société.

Est-ce un hasard si nombre de chrétiens, un Vincent de Paul, un Frédéric Ozanam ou un abbé Pierre, se sont souciés de mettre en œuvre des actions concrètes de charité pour venir en aide aux plus démunis ? S’il existe un ministère de diacre, certaines fonctions dans l’Église sont des institutions de service, des associations de service social… Le service de la société n’est pas annexe dans l’Église ni ne constitue une conséquence éthique de sa nature. Ce livre rappelle l’enseignement classique de l’Église en ce domaine tout en abordant aussi des débats d’actualité : l’avenir de l’Etat-providence, la société du care, l’articulation entre le rôle des familles, de la société civile, de l’Etat dans la prise en charge des questions sociales…

Le père Antoine Sondag nous a quittés en nous laissant un message que nous découvrons petit à petit dans la vidéo qu’il a enregistrée pour sa famille et ses amis :

https://www.facebook.com/1069013981/videos/10222021453619937/

En attendant de nous rassembler pour prier ensemble, méditons le témoignage que nous fait parvenir le père Michel Fournier qui a longtemps travaillé avec le père Sondag la conférence des évêques de France.

J’ai côtoyé avec bonheur un prêtre « catholique » au sens originel du terme, « universel ». Directeur du Service de la Mission Universelle de l’Église au sein de la CEF, il a mis ses compétences, ses connaissances et ses forces à l’ouverture sur le monde entier. On ne compte plus le nombre de pays où il est allé pour des conférence ici, des colloques là et des rencontres ailleurs. Toujours dans un souci d’accompagner ceux qui ne font pas la une des médias, y compris de l’Église.

Avec malice, il nous parlait de « Tintin au Congo » comme un contre-exemple de la Mission Universelle. Il précisait que le modèle de mission lié à une époque coloniale affichant la supériorité de l’Occident était révolu. Dans ce sens, il voulait passer d’une mission « ad gentes » à une mission « inter gentes ». Autrement dit à une mission qui soit un échange entre Églises particulières. En somme, une Église vraiment « catholique » aux diverses harmoniques culturelles et spirituelles.

Ce souci du soutien de ceux que nous appelons les « pauvres », il l’a exercé dans les associations telles que le Secours Catholique, Aide aux Églises d’Afrique, et bien d’autres encore. Toujours dans un souci de promotion des personnes laissées sur le bord du chemin par les grandes institutions.

Mais je me rends compte que je parle maladroitement d’un personnage dont on ne retient que ce qu’il a fait. Comme si sa disparition ne nous touchait que par ce que nous perdons de ses actions et compétences. Je suis plus à l’aise pour parler des relations vécues ces cinq dernières années au sein du service.

Malgré ses grandes capacités et compétences intellectuelles, il ne s’imposait pas au point d’écraser quiconque. Au contraire, il laissait à chacun une grande liberté d’action et d’orientation dans son domaine de compétence et sa mission. Il a su constituer autour de lui une équipe de travail, certes, mais surtout d’amis. Une équipe d’acteurs, certes, mais surtout une équipe de personnes qui partagent leurs soucis professionnels et personnels. Une équipe où il y avait un réel bonheur de se retrouver chaque jour. Je parle en mon nom, mais je pense que les autres membres de l’équipe ne me contrediront pas. Moment particulièrement fort pour ceux qui l’ont vécu, le voyage en Israël qui a pris les allures d’un pèlerinage par les moments de recueillement et de plongée évangélique, mais hors-normes selon les critères conventionnels. Résultat, chacun trouve son compte dans l’amitié et la proximité, dans le respect de ce qu’il est et de ce qu’il croit.

Exigeant et parfois incisif envers les autorités, il nous préservait de tous les méandres des discussions et conflits. Avec raison, il nous a épargné des palabres qui auraient pu nous paralyser et nous diviser, préférant l’humour à la polémique.

Sa discrétion allait jusqu’à vouloir nous rassurer longtemps sur la maladie qui l’a emporté. Il ne voulait pas être réduit à un bulletin de santé ! Il voulait que la vie continue par-dessus tout.

Antoine est entré dans l’Espérance à laquelle il nous invite dans son message d’adieu. Sûr qu’il s’est entendu dire : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître » (Mt.25,23)

Et nous remercions Dieu pour la grâce qu’il nous a faite de le côtoyer.

Michel Fournier
Cellule Accueil – Novembre 2020