1er dimanche de l’Avent : Revenir
Revenir ! Un seul verbe hébreu pour évoquer un changement de direction : une conversion, quand décision est prise de tendre de toutes ses forces vers la recherche de Dieu ; une apostasie, pour qui se détourne de Dieu et se perd dans des sentiers interdits. Revenir, chemin de l’homme vers Dieu, mais surtout et d’abord chemin de Dieu à la rencontre de l’homme.
Il est nôtre aujourd’hui cet appel entendu depuis le livre d’Isaïe : « Reviens, à cause de tes serviteurs » (Is 63,17).Nous sommes les contemporains de cette communauté qui, bien des décennies après le retour d’exil, reste submergée par les réalités décevantes d’une vie ardue dans la terre ancestrale. Nous sommes contemporains de cette communauté qui, au-delà du bienfait de la libération de l’exil, en appelle à ce Dieu qui « va créer un ciel nouveau et une terre nouvelle », qui « va recréer Jérusalem pour qu’elle soit exultation et que son peuple devienne joie » (cf. Is 65,1-2).
Invités avec cette communauté à collaborer à l’œuvre créatrice de Dieu, nous sommes placés durant ces quatre semaines de l’Avent dans une période de vigilance, à l’image du portier de la parabole, qui attend le retour de son maître. Vigilance, cela veut dire rester éveillés, les yeux fixés sur le jour de Notre Seigneur Jésus-Christ, quand il se révélera pleinement au monde. Vigilance appuyée sur la fidélité de Dieu, et sur l’action de Jésus, l’Emmanuel, quinous fera tenir fermement jusqu’au bout (cf. 1 Co 1,7-9).
P. Joseph Auneau
I : Écouter la Parole de Dieu (Mc 13, 33-37)
« Veillez, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison »En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
II : Méditer la Parole de Dieu
Nous entrons dans le temps de l’Avent. Dans l’Évangile, Jésus demande à chacun d’entre nous de rester attentif, de veiller. Nous gardons le silence et ouvrons grand notre cœur pour accueillir la Parole de Dieu. Chacun pourra à tour de rôle prononcer le mot ou la phrase qui le touche particulièrement aujourd’hui et qui va l’accompagner durant toute la semaine.
III : Mettre en pratique la Parole de Dieu
Veiller, se préparer à attendre.
Pour visualiser notre cheminement pendant ces quatre semaines, nous pouvons réaliser la couronne de l’Avent.
Avent, du latin adventus, signifie la venue, l’avènement. À partir du XVIe siècle, en provenance d’Allemagne, la couronne de l’Avent devient une tradition chrétienne. Avec ce symbole, chacun peut préparer son cœur au fur et à mesure des quatre semaines qui vont nous rapprocher de Noël. La couleur verte du sapin signifie la vie et le renouveau, ce qui dure et qui va persister. Les bougies symbolisent la lumière qui nous aide à progresser dans la longue nuit de l’hiver pour faire advenir la Lumière du monde. Les quatre bougies sont allumées au fur et à mesure des quatre dimanches.
Matériel :
- Un support rond en paille, polystyrène ou autre,
- des végétaux persistants verts (sapin, lichen, mousse),
- 4 bougies,
- des décorations (rubans, boules de couleur).
Se mettre peut-être à plusieurs pour la fabriquer de tout son cœur.
Avec la 1ère bougie, nous nous rappelons la promesse du pardon que l’on trouve dans le livre de la Genèse. C’est une promesse de salut qui nous permet de nous mettre en chemin. L’Amour de Dieu est si grand et si puissant qu’il est plus fort que le mal et le péché. Quand Dieu se fait homme en Jésus, c’est cette promesse qui se réalise par la naissance de Jésus au cœur de l’humanité.
Le jeu de l’ange gardien
Prendre soin de notre relation à l’autre, en commençant par poser un regard bienveillant sur ceux qui nous sont proches
Chaque début de semaine, on tire au sort un membre de la famille dont on va être l’ange gardien dans le secret: il s’agit d’être attentif à ses besoins, avoir pour lui des petites attentions, le porter dans la prière. A la fin de la semaine, on essaie de voir si chacun a bien repéré son ange gardien. On rend grâce pour ce qui a été vécu, ce qui a renouvelé nos liens familiaux.
IV : Prier
On allume la première bougie et on rend grâce pour ce qui a été vécu. En se rendant proche de ceux qui nous entourent, on ajuste notre relation à notre Sauveur.
Chants :
Seigneur, pardonne-moi
https://www.youtube.com/watch?v=Rf0wYW5MoCM
Oh viens Seigneur de Sœur Agathe
https://www.youtube.com/watch?v=anASCVn1F4U
Prière
Seigneur, en ce temps de l’Avent, tu nous invites à préparer nos cœurs à l’arrivée de ton Fils bien aimé. Rendons grâce pour ton regard aimant de Créateur, pour tout ce que tu nous donnes, les petites choses que nous apprécions au quotidien. Que Tu nous donnes de reconnaître que Tu es le fondement de nos vies et que nous avons tous besoin de nous convertir, encore et toujours, pour être plus proche de Toi.
Pour entrer dans la réflexion, quelques paroles du pape François dans Laudato si’
« Pour réaliser cette réconciliation, nous devons examiner nos vies et reconnaître de quelle façon nous offensons la Création de Dieu par nos actions et notre incapacité d’agir. Nous devons faire l’expérience d’une conversion, d’un changement du coeur ». (LS 218)
« La conversion écologique conduit le croyant à développer sa créativité et son enthousiasme, pour affronter les drames du monde. » (LS 220)
« Cette conversion suppose diverses attitudes qui se conjuguent pour promouvoir une protection généreuse et pleine de tendresse. En premier lieu, elle implique gratitude et gratuité, c’est-à-dire une reconnaissance du monde comme don reçu de l’amour du Père, ce qui a pour conséquence des attitudes gratuites de renoncement et des attitudes généreuses. » (LS 220)
« J’invite tous les chrétiens à expliciter cette dimension de leur conversion, en permettant que la force et la lumière de la grâce reçue s’étendent aussi à leur relation avec les autres créatures ainsi qu’avec le monde qui les entoure, et suscitent cette fraternité sublime avec toute la Création, que saint François d’Assise a vécue d’une manière si lumineuse. » (LS 221)