Qu’ils sont beaux les pieds des messagers !

« Qu’ils sont beaux, sur la montagne, les pieds de ceux qui portent la bonne nouvelle, qui annoncent le salut et la paix.» Parole émerveillée du prophète Isaïe (52,7), qui entrevoit avec espérance l’arrivée du sauveur de son peuple. Parole qui résonne dans les cœurs de ceux qui sont ordonnés prêtres ou qu’on envoie en mission en cette fin d’année pastorale. Parole dont St Paul se fait l’écho au chapitre 10 de l’épitre aux Romains, en y apportant le commentaire bien connu : « Et comment y aura -t-il des prédicateurs s’ils ne
sont pas envoyés » (Rm 10, 15)
Les pieds et les pas du missionnaire suscitent donc l’émerveillement, non pas parce qu’il annonce merveilleusement la Bonne Nouvelle ou qu’il laisse derrière lui un écho joyeux de cette annonce. C’est surtout parce qu’il a été envoyé et qu’il a toujours le regard tourné vers Celui qui l’a appelé et envoyé. Aussi, sa joie de témoigner reste fondée en priorité dans celle de croire. Ils sont encore plus beaux les pieds des messagers de la Bonne Nouvelle parce que Jésus les a lavés. Dans la culture de Jésus, laver les pieds de quelqu’un était un signe d’hospitalité et d’amitié. Un honneur offert, si vous êtes proche de votre hôte. Lui laver les pieds si vous êtes son subalterne ou son esclave, c’était reconnaître son pouvoir. Si vous étiez le maître et lui le disciple, lui laver les pieds était un service inouï, inattendu. Un signe d’amour sans égal !
Jésus a offert à ses disciples, notamment aux 12 apôtres, ce signe d’amour le soir du jeudi saint. Il l’a offert à Judas déjà décidé à le livrer pour quelques pièces d’argent. Il l’a offert à tous, et à Pierre qui voulut résister puis en abuser, parce qu’il avait hâte de remporter le prix de sa propre fidélité. Mais il a bien fallu que Pierre s’abandonne entre les mains du Maître qui, par un geste inouï, d’humilité et d’amitié consolante, le remit sur le chemin du service en enlevant toute souillure de ses pieds.
Disciples du même Maître, laissons-nous laver les pieds pour être disponibles à la mission. Enterrons le vieil homme et mourons au péché. Si nous parcourons avec le Christ le chemin de la vie, en acceptant de recevoir de lui ce qu’il est et ce qu’il fait pour nous depuis toujours, nous pourrons nous dire héritiers de Celui qui est passé partout en faisant le bien. Et nous
marcherons humblement à sa suite.

Bon chemin !

Père Benoit Hagenimana