On y est presque !

Mais où donc ? Dans le rythme de la célébration de « l’année Laudato Si’ » à laquelle le pape François a invité les communautés catholiques jusqu’au 24 mai 2021. Nous avons commencé modestement, sans chercher à combler le retard dû aux mois de confinement, mais en prenant acte que celui-ci offrait à cette encyclique une dimension prophétique.

Nul doute que d’avoir traversé récemment une crise sanitaire sans précédent nous a fait prendre conscience de la beauté et de la fragilité de la nature. Nul doute que nous nous sommes interrogés sur notre propre vulnérabilité et sur les liens profonds qui nous lient à nos enfants, à nos parents et à la communauté des hommes où nous vivons nos engagements. En tous cas, avoir fait l’expérience de cette crise ensemble nous a donné l’audace de poser quelques gestes pour célébrer en paroisse le mois de la Création.

Nous sommes donc en marche depuis le soir du 1er septembre, journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, instituée par le pape François le 6 août 2015. Ce soir-là, une vingtaine de paroissiens réunis par les équipes liturgiques ont chanté joyeusement les louanges au Créateur pour lancer une saison de la création que nous agrémentons de projets et de défis, de semaine en semaine.

Les défis hebdomadaires qui nous ont été proposés servent à réapprendre les bons gestes dans l’alimentation, le traitement des déchets, l’usage des écrans, des produits d’entretien. Tout ce qui, dans notre quotidien, prévient le gaspillage des ressources et favorise la protection de notre environnement. Nous nous sommes orientés ainsi dans une vie de sobriété, où vivre intensément ne signifie pas forcément accumuler et dilapider des tonnes de biens.

Le mois de la Création a aussi permis de tisser des liens d’amitié et de vivre des partages fraternels. Le pique-nique zéro déchets organisé le premier dimanche de septembre, précédé d’une marche pour rejoindre la sortie de messe de la paroisse voisine a permis aux participants de mieux se connaître autour d’une table commune.

Les plus jeunes de nos communautés et leurs animateurs y ont joué un rôle de premier plan. Actifs dans le projet du micro-trottoir pour dialoguer avec la génération des parents, ils ont aussi participé à la prière du dimanche des migrants en attirant notre attention sur les désordres sociaux et politiques à la source de la crise migratoire. Et ils préparent la fête du dimanche d’envoi, le 4 octobre à Sainte Thérèse, où nous rendrons grâce en nous tournant vers la suite d’une année qui dure jusqu’au printemps 2021.

Finalement, ce mois de la Création aura été court car chargé de projets et d’initiatives. Nous en ferons une relecture le lundi 12 octobre. Rappelons-nous simplement que nous y avons ouvert la Bible ensemble pour chanter la beauté de notre univers et de tout ce qui est créé. Que nous avons entendu ensemble l’appel à vivre en harmonie dans la justice, la paix et la fraternité. Que nous avons écouté ensemble le pape François nous répéter que tout est lié, et que « Si la crise écologique est l’éclosion ou une manifestation extérieure de la crise éthique, culturelle et spirituelle de la modernité, nous ne pouvons pas prétendre soigner notre relation à la nature et à l’environnement sans assainir toutes les relations fondamentales de l’être humain » (Laudato Si’ n.119).

Père Benoît Hagenimana, Curé-doyen