Les catéchistes sur les pas de madeleine Delbrêl à Ivry

Madeleine Delbrêl et sa maison :

Le 11 rue Raspail est une adresse qui fut très connue à Ivry depuis les années 1940. En effet Madeleine Delbrêl et ses « équipières de la Charité» ont vécu là de 1935 aux années 2010. Madeleine y est morte en octobre 1964.

Madeleine Delbrêl bien que baptisée, s’est dit athée dans sa jeunesse, « Dieu est mort ! » a –t-elle écrit.  Après que son fiancé l’ait quittée pour s’engager chez les Dominicains, et en conséquence, après une recherche intérieure car elle trouvait sa vie absurde, vint une conversion fulgurante ; elle a témoigné « j’ai été éblouie par Dieu » et a décidé de donner sa vie à Dieu. Avec deux compagnes, elle s’installe à Ivry en 1933 pour témoigner de l’Evangile parmi les pauvres et les non-croyants. Elles emménagent dans cette maison deux ans plus tard.

Avec sa formation littéraire et artistique, puis en tant qu’assistante sociale, Madeleine a créé une dynamique avec ses camarades, au coude à coude avec « les gens de la rue », en prenant des responsabilités à la mairie d’Ivry (communiste). Leur but commun étant d’apporter de l’aide aux habitants ouvriers, aux victimes de la guerre, aux émigrés de l’époque, mais avec une intention profonde différente. Madeleine étudie le marxisme et fréquente les communistes mais se rend compte qu’il y a incompatibilité entre la foi chrétienne et le marxisme.

Dans leur vie quotidienne, les équipières réservaient aussi beaucoup de temps à la prière, au partage, et à l’accueil de tous ceux qui passaient la porte, quels que soient leur milieu social et leurs convictions.

Madeleine a écrit tous les jours, et a laissé une abondante correspondance et prières, poèmes et livres. C’est sans doute grâce à ses écrits, toujours d’actualité, qu’elle est restée dans les mémoires, et que son influence a été importante. Pour la mairie d’Ivry elle est une personne reconnue qui a œuvré avec elle, au service de sa population. Pour les chrétiens, elle est une figure spirituelle majeure.

Tous les lieux et moments familiers et quotidiens étaient pour elle des occasions de prière.

Sa cause en béatification est plaidée auprès du Saint Siège.

Cette maison étant restée inoccupée depuis la mort des dernières équipières, la mairie et l’association des « amis de Madeleine Delbrêl » et le diocèse de Créteil ont décidé de la remettre en état et de la transformer en lieu de mémoire et d’accueil autour de sa figure.

La maison réaménagée et ravalée est visitée au rez de chaussée et habitée aux deux étages. Marie-Noël et Jean-Christophe Brelle sont au premier étage et sont « les gardiens et animateurs » de ce lieu. Le rez de chaussée de la maison permet de voir la pièce où a vécu Madeleine, où elle accueillait les visiteurs, où elle écrivait, dormait, priait, pièce principale restée telle qu’elle était. De nombreux textes et des témoignages de proches sont à disposition sur des tablettes.

Le jardin a été complètement réaménagé, et très planté. Des tonnelles permettent d’entendre la voix de Madeleine Delbrel lisant des textes, en conférence ou dictant une lettre. Des carrés de jardin sont agrémentés et entretenus par des enfants des écoles, centre de loisirs, crèche, proches et par la paroisse. En plein cœur du centre-ville d’Ivry, c’est un havre de paix pour les yeux et les oreilles, (en dépit des pompiers qui passent par cette rue régulièrement!).

Au fond du terrain, une maison et un atelier ont été construits à la hâte dans les années 1950 pour accueillir une famille sans logement et une coopérative de confiserie. En mauvais états, ils ont été remplacés par un centre d’accueil qui contient une entrée/librairie, une salle de réunion, des bureaux de l’association et une salle des archives, nombreuses et encore à découvrir, de Madeleine.